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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 17:29

L'objectif de cet article est de donner une base de vocabulaire, de mots logiques pour exprimer une hypothèse, et de préciser leur utilisation pour les apprenants de français. Vous trouverez ainsi les mots, l'explication sur leur utilisation et des phrases d'exemple qui aideront les apprenants à mieux cerner la possibilité et les contextes d'utilisation de chacun.

Nous vous invitons à regarder nos activités pour une utilisation en classe de ces mots.


Voici donc un ensemble de locutions, de conjonctions et de prépositions qui vous serviront à exprimer des hypothèses en français.

  

 Conjonctions de subordination : (on y trouve le plus souvent la conjonction de subordination : "que")  

 

si

pourvu que

à condition que

en admettant que

en supposant que

à supposer que

pour peu que

si tant est que

à moins que

selon que

suivant que

dans l’hypothèse où

au cas où

 

 

 

    

 Prépositions :

 

 

à condition de

 

à moins de

 

 

    

 

Notons avant de commencer que l’hypothèse correspond en fait à deux utilisations possibles :

 

la Condition (fait, situation ou contexte nécessaire à la réalisation d'autre chose)

ou l’Eventualité (fait pouvant se produire, avec plus ou moins d'incertitude)

 

Nous noterons à chaque fois si les conjonctions ou les prépositions qui suivent expriment l’une ou l’autre, puis nous indiquerons leur mode d’utilisation particulier.

 


 


 utilisation :

 

 

Conjonctions de subordination :

 

- si : introduit une condition ou une éventualité. Il exprime plus particulièrement un potentiel ou une action qui n’est pas réalisée : dans le passé ou le présent.  

Exemples :  

S’il vient s’excuser, je lui pardonnerai. (c’est une possibilité)

S’il venait s’excuser, je lui pardonnerais (conditionnel). (la possibilité est moins certaine).

Si j’étais riche, je m’achèterais cette nouvelle voiture. (l’action n’est pas réalisée dans le présent).

S’il avait participé, il aurait gagné. (l’action n’a pas été réalisée dans le passé).

(pour voir l’utilisation de "si", suivre le lien : Si + indicatif, impératif ou conditionnel ? – la concordance des temps)

 

- pourvu que : (+subjonctif)

à condition que : (+subjonctif) introduisent une condition nécessaire pour que le fait principal se réalise.

Exemples :

Il viendra nous voir demain, pourvu que sa voiture ne tombe pas encore en panne.

Tu auras ton argent de poche à condition que tu finisses tes leçons avant.

(on émet une hypothèse, qui s’avère être une condition nécessaire pour que le fait principal se réalise)

 

 - en admettant que : (+subjonctif)

en supposant que : (+subjonctif)

à supposer que : (+subjonctif) ces trois locutions introduisent une supposition, parfois porteuse de doute.

Exemples :

En admettant qu’il vienne, tu crois vraiment qu’il acceptera tout de même de discuter avec toi ?

(on fait l’hypothèse, la supposition qu’il va venir. On exprime toutefois ici l’idée que ce n’est pas certain du tout. Et à partir de là, on imagine ce qui se passerait après.)

En supposant  qu’il ait réellement perdu la mémoire, comment se fait-il qu’il se souvienne de toi ?

A supposer que tu sois réellement allé à cette conférence, je trouve curieux que personne ne t’y aies vu.

 

- pour peu que : (+subjonctif) : introduit une éventualité.

Exemple : Il y a une fuite de gaz. Pour peu qu’il  ait une étincelle, la maison explosera !

 

- si tant est que : (+subjonctif) introduit une supposition, mais cette fois-ci, le doute est très clair.

Exemple :

Je le lui demanderai, si tant est que je le rencontre.

(j’émets un doute assez fort sur le fait que je puisse le rencontrer).

 

- à moins que : (+subjonctif) ("à moins que" impose l’introduction d’un "ne" avant le verbe de la subordonnée).  "à moins que" introduit l’hypothèse d’une restriction. Le fait principal se réalisera si le fait hypothétique ne se réalise pas.

Exemple :

Il ne connait pas cette information, à moins que tu ne le lui aies dit.

 

- selon que : (+ indicatif).

 suivant que : (+ indicatif) introduisent une alternative d’hypothèses

Exemples :

Selon que Jeanne viendra ou non, Michel décidera de nous accompagner ou pas.

Suivant que la mer sera calme ou non, la course de bateaux commencera demain ou plus tard.

 

- dans l’hypothèse où : (+conditionnel)

au cas où : (+conditionnel) introduisent une hypothèse.

Exemples :

Dans l’hypothèse où tu déciderais de travailler pour cette société, je préfère te prévenir que tu travaillerais sous mes ordres.

Au cas où il ne ferait pas beau demain, nous avons prévu une visite de musée.

 

 

 

 Prépositions :

A condition de / à moins de

 

Lorsque ces prépositions introduisent un infinitif, le sujet implicite de celui-ci est nécessairement celui du verbe de la proposition principale.

Leur utilisation est la même que celle des conjonctions de subordination (locutions conjonctives) équivalentes : "à condition que" ou "à moins que" à savoir :

 

 

- à condition de : (+infinitif) : introduit une condition nécessaire pour que le fait principal se réalise

Exemple :

Tu pourras aller au cinéma à condition d’avoir fini tes leçons avant.

 

- à moins de : (+infinitif ou +groupe nominal) introduit l’hypothèse d’une restriction. Le fait principal se réalisera si le fait hypothétique ne se réalise pas.

Exemple :

Il viendra à la réunion, à moins d’un imprévu.

 

 
 


 Exercices :

Exercice 1 : Reliez ces phrases avec une conjonction de subordination, où la subordonnée exprime une hypothèse.

 

- Il pleut. Nous ne pourrons peut-être pas sortir.

- Tu vas finalement le rencontrer. Je pense qu’il va venir.

- Lundi ou mardi, le président part en voyage d’affaires. Nous irons le voir quand il sera disponible.

- Je ne crois pas que tu saches parler chinois. Mais si tu en es capable, alors tu traduiras ce que je dirai à mademoiselle Lin.

- Il est peut-être passé ici ce matin. La concierge l’aura vu, elle voit tout.

- La gamelle est pleine, le chat n’a rien mangé. Ou alors c’est peut-être toi qui lui as remis des croquettes.

- Tu as vraiment parlé avec Stéphanie ? Alors tu dois savoir qu’elle est mariée maintenant.

- Il va peut-être pleuvoir cette nuit. Ton linge sera mouillé demain.

 

 
 


Exercice 2 : Reliez ces phrases en introduisant une préposition qui exprime une hypothèse.

 

- Il va t’offrir des fleurs ce soir. Ou il aura peut-être oublié que c’est ton anniversaire.  

- Tu pourras cuisiner un gâteau. Il faudra acheter des œufs avant quand-même.

- Tu peux reprendre un carré de chocolat. Tu dois le demander poliment à la dame.







 


 Lire aussi :

 

Activités pour formuler des hypothèses
Si + indicatif, impératif ou conditionnel ? – la concordance des temps
Exprimer la cause : Conjonctions, Adverbes et Prépositions
Exprimer la conséquence : Conjonctions, Adverbes et Prépositions
Exprimer l'opposition ou la concession: conjonctions, adverbes, prépositions
 


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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 15:05

 

La conjonction de subordination "si" exprime en français une hypothèse.

 

"Si" introduit une proposition subordonnée (conjonctive ou complétive selon les appellations). "proposition subordonnée conjonctive" est la nature du groupe de mots introduit par "si".

 

La proposition subordonnée introduite par "si" introduit un complément circonstanciel de condition du verbe de la proposition dont elle dépend. "complément circonstanciel de condition" est la fonction du groupe de mots introduit par "si".

 

"si" est toujours suivi de l’indicatif. En revanche, le mode du verbe de la phrase principale peut changer. En fonction de ce mode, le temps de l’indicatif utilisé dans la proposition subordonnée introduite par "si" changera !!

 

 

 

 

 La concordance des temps avec "si" :

 

Le verbe de la principale est à l’’indicatif :

 

Subordonnée :                                   Principale :

 

si + présent                          ®            présent

  futur

 

si + imparfait                        ®            Imparfait

 

si + passé composé           ®          Présent

                                                               Futur

                                                               Passé composé

 

Si + passé simple               ®            Passé simple

 

 

Exemples :

Si tu lui dis, je ne te parle plus.

Si tu y vas, tu lui diras tout.

S’il pleurait, elle allait le consoler.

Si tu l’as vraiment vu, tu sais tout.

Si tu lui as parlé, il me le dira.

S’il a laissé un message, Jean l’a détruit.

S’il vint à pied, rien ne le laissa paraître.

 

 

 

Le verbe de la principale est à l’impératif :

 

Subordonnée :                                   Principale :

 

Indicatif présent

Indicatif imparfait                               ®            Impératif présent

Indicatif passé composé

 

 

Exemples :

Si tu vas le voir, dis-le-lui !

S’il essayait de s’échapper, endormez-le.

Si tu as bien compris, montre-le.

 

 

 

Le verbe de la principale est au conditionnel :

 

Subordonnée :                                   Principale :

 

Indicatif imparfait                               ®            Conditionnel présent

                                                          Conditionnel passé

 

 

Indicatif plus-que-parfait                  ®            Conditionnel présent

                                                                               Conditionnel passé

 

 

Exemples :

S’il venait, ce serait formidable !

Si j'étais toi, j'y serais allé.

S’il avait voulu, il serait le président de la république maintenant !

Si tu ne dormais pas tout le temps en cours, tu entendrais les explications du professeur.

 

 

 

 

 Nous avons indiqué ici les seuls cas de figure possibles dans la langue parlée. Il s’agit du phénomène de concordance des temps : lorsqu’il y a un temps utilisé dans la subordonnée ou dans la principale, l’autre élément devra obligatoirement utiliser le temps (ou l’un des temps) et le mode  que nous avons indiqués ici.

 

Notons enfin que la proposition subordonnée introduite par "si" peut se déplacer librement dans la phrase.


 

la guerre des boutons; si j'avais su j'aurais pas venu => si j'avais su, je ne serais pas venu




 Exercices :
 

Compétez les phrases en conjuguant le verbe proposé :

1-      

Si je revenais trop tard, tu  lui ________________ pour moi (dire).

Si tu l’aimes, ________-le-lui (déclarer).

Si je pouvais, je ______________ dès maintenant le tour du monde à pied (commencer).

Si elle vient, je lui __________ un cadeau (faire).

Si tu t’étais dépêché, nous _________________ en ce moment au cinéma (arriver).

Si tu n’es pas d’accord, tu ___________ proposer autre chose (pouvoir).

S’ils ont reçu les invitations, ils ______________ (venir).

S’il n’a pas répondu à ce numéro, ____________-le sur son portable (appeler).

Si vous n’avez pas encore mangé, je vous _____________ au restaurant (inviter).

Si tu as lu ce livre, tu ___________________, c’est sûr (pleurer).

Si le train passa ce jour-là, Flore n’en _______________ pas (descendre).

Si Paul était venu à la réunion, nous _________________ différemment (voter).

S’il partait, _____________-le (suivre). 

 

 

2-      

Si le téléphone ___________ (sonner), ne décroche pas.

S’il _____________________ (entendre), il aurait appelé.

Si tu ne me _______________ pas (croire), tu devras aller vérifier par toi-même.

S’il le ____________________ (dire), je ne l’ai pas entendu.

S’il ______________________(voler), il n’aurait pas besoin de faire ce grand détour.


 Pour chaque point grammatical, nous proposons des exercices à trou. Ces exercices, par définition, ne sont pas des exercices très communicatifs. Toutefois, ils constituent une étape qui peut être utile dans l'apprentissage d'une langue, et c'est pourquoi nous ne les négligeons pas.
TOUTEFOIS, nous rappelons qu'il ne s'agit que d'une étape de l'apprentissage et que ces exercices ne permettent jamais réellement de maitriser une construction grammaticale. Nous ne le rappelons pas à chaque fois, mais il est néanmoins indispensable de proposer des exercices qui permettent la réutilisation et qui impliquent plus fortement  l'apprenant dans l'acquisition de ce point de grammaire. Nous vous invitons donc à poursuivre vers une activité plus communicative comme celles que nous proposons dans une autre catégorie : Jeux et activités (pour tous âges) et plus particulièrement dans l'article Activités pour formuler des hypothèses  que nous vous recommandons fortement.  



 Réponses à l'exercice :
1-

dirais – déclare – commencerais – ferai/fais – arriverions – peux – viendront – appelle – invite – as pleuré – descendit – aurions voté/voterions – suis

2-

Sonne/sonnait – avait entendu – crois – a dit – volait/avait volé







 Lire aussi :
Exprimer l'hypothèse : Conjonctions et Prépositions
Activités pour formuler des hypothèses
Jeux et activités (pour tous âges)
Exprimer la cause : Conjonctions, Adverbes et Prépositions
Exprimer la conséquence : Conjonctions, Adverbes et Prépositions
Le conditionnel, le futur et l'imparfait : distinguer les formes
Reconnaître la nature d'un mot
 

 


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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 07:42

Tout comme nous l’avons fait pour la conséquence, l'objectif de cet article est de donner une base de vocabulaire, de mots logiques pour exprimer la cause de façon explicite, et de préciser leur utilisation pour les apprenants de français. Vous trouverez ainsi les mots, l'explication sur leur utilisation et des phrases d'exemple qui aideront les apprenants à mieux cerner la possibilité et les contextes d'utilisation de chacun.


Voici donc un ensemble de locutions, de conjonctions et d’adverbes qui vous serviront à exprimer des causes en français.

 

 

icon_arrow.gif Conjonctions de subordination : (on y trouve le plus souvent la conjonction de subordination : "que")

 

parce que

puisque

comme

c’est que

du fait que

vu que

étant donné que

sous prétexte que

non que

ce n’est pas que

d’autant que

d’autant plus que

d’autant moins que

surtout que (familier)

   

 

 

icon_arrow.gif Conjonctions de coordination :

 

car

 

 

 

 

 

icon_arrow.gif Adverbes :

en effet

tant

tellement (oral)

 

 

 

icon_arrow.gif Prépositions et locutions prépositives (les expressions composées de plusieurs mots) :

 

à

de

par

pour

à cause de

grâce à

 à force de

 en raison de

sous l’effet de

compte tenu de

du fait de

étant donné + nom

vu + nom

faute de

par suite de

suite à

 à la suite de

sous prétexte de

 

 

 

 

 

icon_idea.gif Utilisation :

 

 

icon_arrow.gif Conjonctions de subordination :

 

N.B. Les conjonctions de subordination introduisent des propositions subordonnées conjonctives. Cela signifie que le groupe de mots introduit doit impérativement contenir un verbe conjugué.

Le mode de ce verbe dépendra du degré de certitude accordé à la cause exprimée :

-       Si la cause est certaine, le mode sera l’indicatif.

-       Si la cause est incertaine, le mode sera le conditionnel (on fait des hypothèses)

-       Si la cause est niée, alors le mode sera le subjonctif.

 

 

 

Parce que : Introduit une explication. La cause introduite par "parce que“ explique la conséquence.

Exemple : Il n’a pas acheté de sandwich parce qu’il n’avait pas d’argent. (on se demandait pourquoi il ne l’avait pas fait)

 

 

Puisque  : "puisque" est utilisé pour formuler des démonstrations. Il s’agit de montrer quelque chose, de le prouver.

Exemple : Il n’a pas acheté de sandwich, puisqu’il n’avait pas d’argent. (on veut établir le fait qu’il n’a pas acheté de sandwich. La preuve est apportée par le fait que c’était impossible, il n’avait pas d’argent).

 

 

Comme : Introduit une cause logique. La cause introduit logiquement la conséquence. Elle est placée en début de phrase.

Exemple : Comme il n’avait pas d’argent, il n’a pas pu acheter de sandwich. (la cause exprime la nécessité de la conséquence).

 

 

C’est que :"c’est que" exprime toujours une insistance, une mise en valeur. On dit que c’est une figure emphatique.

Exemple : Il n’a pas acheté à manger : c’est qu’il n’avait pas d’argent ! (on insiste bien sur le fait qu’il n’avait pas un centime).

 

 

du fait que / vu que / étant donné que : Introduit une cause factuelle. L’existence du fait impose l’énoncé principal.

Exemple : Du fait qu’il n’avait plus d’argent, il n’a pas pu manger.

Exemple 2 : Vu que demain il ne fera pas beau, nous resterons à la maison.

Exemple 3 : Etant donné qu’il est malade, il n’ira pas à l’école.

 

 

sous prétexte que : La cause introduite est mise en doute par cette expression. Il s’agit généralement d’une cause formulée par quelqu’un à laquelle on ne croit pas.

Exemple : Il n’a pas acheté de sandwich sous prétexte qu’il n’avait pas faim. (On ne croit pas qu’il n’ait pas faim. Sans doute la vraie cause est différente, et la personne dont on parle a voulu la cacher (en fait il n’avait pas d’argent ?))

 

 

non que / ce n’est pas que : Ces locutions introduisent la négation d’une cause. La cause exprimée n’est pas une cause du fait principal. Cela peut être utilisé pour anticiper une explication d’un interlocuteur en le rejetant avant qu’il ne l’exprime. Le verbe de la subordonnée sera au subjonctif.

Exemple : Il n’a pas mangé, non qu’il n’ait pas faim, mais parce qu’il n’a pas d’argent pour acheter un sandwich. (on nie d’abord une cause envisageable : "il n’a pas faim", avant de donner d’une autre façon (et avec un "mais" d’opposition) la vraie cause).

Exemple 2 : S’il n’est pas venu, ce n’est pas qu’il ne voulait pas te voir, mais parce qu’il a eu un accident. (de la même façon, on nie une première cause avant d’en introduire la vraie, ici explicative (après une opposition)).

 

 

d’autant que : Introduit un argument. La cause prouve que la conséquence est vraie. Toutefois, cet argument n’est pas évident a priori. Il vient comme pour compléter des causes déjà évidentes.

Exemple : Marie a pleuré toute la nuit, d’autant que personne n’est venu pour la consoler. (Elle pleure pour une raison qui semble connue et qui n’est pas exprimée ici (elle pourrait être introduite par "à cause de" par exemple), "d’autant que" vient fournir une preuve supplémentaire à son malheur).

 

 

d’autant plus que/ d’autant moins que : les adverbes "plus/moins" ajoutent l’expression d’un degré dans l’importance de la cause. "plus" sera utilisé lorsque l’expression est positive, "moins" lorsque l’expression est négative. La cause sera comme pour "d’autant que" un argument, mais qui exprimera une ampleur supérieure ou inférieure au phénomène exprimé dans la phrase principale (la conséquence). "d’autant plus que" et "d’autant moins que" seront ainsi utilisé pour exprimer des causes présentées comme plus ou moins importantes pour l’intensité que d’autres, qui ajoutent à l’intensité du fait principal, mais qui n’en est toutefois pas la cause première.

Exemple 1 : Il ne m’a pas prêté d’argent. Je lui en veux d’autant plus qu’il est très riche. (Comme pour "d’autant que", la cause exprimée n’est pas la cause première à la conséquence exprimée. Ici, si "je" en veux à "lui", c’est parce qu’il ne lui a pas prêté d’argent (la vraie cause a été exprimée auparavant, implicitement, dans une proposition indépendante. Ici, le locuteur exprime une cause supplémentaire qui ajoute au degré de colère exprimée. Cette cause secondaire exprime donc une raison à un degré plus grand de colère.

Exemple 2 : Je ne veux pas le rencontrer, d’autant moins que je lui dois de l’argent. (Si "je" ne veut pas rencontrer "le", c’est pour une première raison non exprimée ici. Toutefois, survient une seconde raison qui fait que "je" a encore moins envie de rencontrer "le". Cette raison exprimée est secondaire, mais elle retire de l’envie (l’expression est donc négative) de le voir. Il y a donc un degré moindre apporté par cette raison, exprimée dans la locution conjonctive).

 

 

surtout que : Expression critiquée, familière. Comme "d’autant plus que", cette locution introduit une cause importante, qui ajoute de l’intensité, mais qui se surajoute à la cause principale.

Exemple : Elle a pris plein de sandwichs, surtout qu’ils sont gratuits.

 

 

icon_arrow.gif Conjonction de coordination :

 

car : Introduit une affirmation. La cause énoncée ne vise pas à expliquer le fait principal, mais à énoncer une affirmation.

Exemple : Il ne travaille pas à l’école car il est fainéant. (on cherche surtout ici à affirmer le fait que cette personne est fainéante, plus qu’à expliquer).

 

 

icon_arrow.gif Adverbes :

 

en effet : Introduit une preuve à l’énoncé principal. Il s’agit d’en montrer l’exactitude. Il est souvent placé dans une phrase indépendante et peut se trouver soit au début, soit après le verbe ou l’auxiliaire.

Exemple : Le professeur ne le connait pas. En effet, il n’a jamais été à son cours. / Il n’a, en effet, jamais été à son cours.

 

 

tant : Introduit de l’intensité dans la cause. C’est l’importance, la force de la cause énoncée qui permet au fait principal de se réaliser.

Exemple : La rivière est sortie de son lit tant il a plu.

Cela correspond à l’expression de la conséquence avec la locution conjonctive "tant … que" : Il a tant plu que la rivière est sortie de son lit. Notez ainsi que l’adverbe de cause se situe devant "il a plu" et la locution conjonctive de conséquence "tant … que" devant "la rivière a débordé". Le premier introduit donc la cause, le second la conséquence.

 

 

tellement : son usage de cette façon est incorrect, mais cependant assez répandu. Il a exactement la même utilisation que "tant", et c’est d’ailleurs pourquoi il est préférable de le remplacer par ce-dernier. Il ne se trouvera qu’à l’oral.

Exemple : La rivière est sortie de son lit tellement il a plu.

Cela correspond à l’expression de la conséquence avec la locution conjonctive "tellement … que" : Il a tellement plu que la rivière est sortie de son lit. Notez ainsi que l’adverbe de cause se situe devant "il a plu" et la locution conjonctive de conséquence "tellement … que" devant "la rivière a débordé". Le premier introduit donc la cause, le second la conséquence.

 

 

 

icon_arrow.gif Prépositions :

Elles peuvent être suivies de noms, de pronoms ou d’infinitifs.

 

à / de / par / pour : Introduisent simplement la cause. Ils n’apportent aucune nuance particulière.

Exemples :

A jouer à des jeux violents, on se blesse toujours.

De fierté, il n’a pas voulu le faire.

Par sa faute, nous ne partirons pas en vacances cette année.

Pour avoir défié les Dieux, il a été condamné à une peine éternelle.

 

 

à cause de : Introduit une cause négative. On émet un reproche quant à l’aspect négatif de la cause.

Exemple : Le projet n’a pas pu aboutir à cause de l’incompétence de ses dirigeants.

 

 

grâce à : Introduit une cause positive. On fait l’éloge de l’aspect positif de la cause.

Exemple : Grâce à ton courage, nous avons réussi à sortir de cette épreuve.

 

 

à force de : Introduit le fait qu’il a fallu insister sur la cause pour que se réalise le fait principal. Cette insistance est généralement d’ordre temporel (durée ou répétition).

Exemple : A force de d’utiliser la machine à pleine puissance, tu vas finir par la casser. (si on utilise un infinitif, le sujet implicite doit être celui de la phrase principale).

 

 

en raison de : Introduit une cause de manière officielle, publique.

Exemple : En raison de fortes chutes de neige, l’autoroute sera fermée à la circulation aujourd’hui.

 

 

sous l’effet de : Introduit une cause qui agit au moment du fait principal.

Exemple : Il travaille sous l’effet de la caféine. (la caféine agit au moment où la personne travaille).

 

 

compte tenu de : Introduit une cause qu’il faut prendre en considération pour produire le fait principal. La cause n’engendre donc pas nécessairement la conséquence, mais en y réfléchissant, la conséquence sera la meilleure qu’un individu puisse choisir en y accordant l’importance qui lui est due. Le fait principal sera donc une conséquence voulue par un individu en raison de l’existence de la cause.

Exemple : Compte tenu de la quantité de neige qui est tombée, nous déconseillons aux touristes de s’aventurer sur les sentiers non balisés. (une décision est prise en fonction d’une cause prise en considération). 

 

 

du fait de / vu / étant donné : Tout comme les locutions conjonctives "du fait que", "vu que", "étant donné que", "du fait de“, "vu" et "étant donné" introduisent une cause factuelle. Le fait énoncé dans la cause sera à l’origine du fait principal. La différence est qu’ici la cause est formulée avec un nom. Ce nom sera souvent précédé d’un adjectif possessif. Il sera soit une action exprimée avec un nom, soit un trait de caractère, une attitude.

Exemples : Du fait de ta venue, nous avons décidé d’aller manger au restaurant.

Vu ton attitude hier vis-à-vis de Jeanne, je pense qu’il serait effectivement judicieux que tu ailles t’excuser.

Etant donné ton mauvais caractère, nous avons préféré ne rien te dire à ce sujet.

 

 

faute de : Introduit l’idée qu’il manque quelque chose, et ce manque provoque le fait principal (généralement une impossibilité).

Exemple : Faute de temps, je n’ai pas pu finir le projet que vous m’aviez confié.

 

 

par suite de/ suite à/ à la suite de : + nom. Insiste sur la temporalité du fait causal. On signifie ainsi que la cause précède le fait principal dans le temps.

Exemples : Par suite d’un accord trouvé entre les syndicats et la direction, le travail va pouvoir reprendre.

Suite au tremblement de terre, les autorités ont décidé de renforcer les normes antisismiques.

A la suite de la conférence sur le climat, les Etats se sont engagés à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone.

 

 

sous prétexte de : tout comme pour "sous prétexte que", la cause introduite est mise en doute. Il s’agit généralement d’une cause formulée par quelqu’un à laquelle on ne croit pas. La différence est qu’ici elle ne sera pas formulée avec une proposition subordonnée, mais avec un nom, un groupe nominal ou une proposition infinitive (dans quel cas le sujet implicite du verbe à l’infinitif devra être celui de la proposition principale).

Exemple : Sous prétexte de manque de temps, il a annoncé qu’il ne viendrait pas cette année. (groupe nominal)

Sous prétexte de manquer d’argent, il a refusé d’accorder une augmentation de salaire au personnel. (infinitive)

 

 


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icon_eek.gif Exercices :

Exercice 1Reliez ces phrases avec une conjonction de subordination, où la subordonnée exprime la cause. (variez les conjonctions)

 

- Nous pouvons aller nous promener. Il fait un temps magnifique.

- Tu ne veux pas nous dire la vérité. Nous allons devoir la découvrir par nous-mêmes.

- La crise économique touche tous les pays du monde. Les différents chefs d’Etats devront trouver des accords pour régler le problème ensemble.

- Il ne s’est pas réveillé. Il avait bien mis son réveil mais il ne voulait pas venir aujourd’hui.

- Ton patron te paye le voyage pour Hong Kong. Tu devrais bénéficier d’un voyage en classe affaire.

- Tu as beaucoup trop bu. Tu ne peux pas conduire ta voiture.

- La photocopieuse est en panne. Je n’ai pas pu copier les documents pour tout le monde.

 - Il a refusé notre offre. Il a reçu une proposition plus intéressante.

 

 

Exercice 2 : Introduisez une conjonction de coordination entre ces phrases pour exprimer explicitement une cause.

 

- Il ne viendra pas aujourd’hui en cours. Il est malade.

- Il ne voyage pas beaucoup. Il a peur de l’avion.

 

 

Exercice 3 : A l’aide d’un adverbe, exprimez une idée de cause avec les propositions suivantes.

 

- La banque va facilement accepter de te faire ce prêt. Tu gagnes beaucoup d’argent.

- Il mérite ses bons résultats. Il a beaucoup travaillé pour cela.

 

 

Exercice 4 : Transformez ces phrases en introduisant la préposition de cause indiquée.

 

 - Il y avait des bouchons sur la route. Je suis arrivé en retard à la réunion. (en raison de)

- Tu vas vivre à Paris. Tu n’as pas besoin d’une voiture pour aller travailler. (à)

- Il n’a pas d’argent. Il ne peut pas partir en vacances cette année. (du fait de)

- Il dit qu’il n’a pas le courage d’aller lui parler en face. Il veut que je le fasse pour lui. (sous prétexte de)

- Le professeur insiste toujours sur l’importance de l’orthographe. Il a permis a beaucoup de ses élèves de progresser en dictée. (à force de)

- Tu m’as aidé à comprendre ce cours. J’ai finalement bien réussi à l’examen. (grâce à)

- Tu es paresseux. Tu vas redoubler cette année. (à cause de)

- La lumière agit sur la pellicule. L’image apparaît sur la pellicule.  (sous l’effet de)

 

pellicule washi labo

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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 17:50

c’est /  s’est, ses / ces ou encore sait / sais



Ces mots ont la même prononciation, mais ils sont différents, et n'ont pas grand chose en commun. Nous rappelons ici leur utilisation, la façon de les distinguer et des exercices d'application.  


 "c’est" et "s’est" se prononcent de la même façon. Aussi, il est facile de se tromper lors de l’écriture. Si la prononciation est la même, le sens ne l’est pas. Ainsi, écrire l’un pour l’autre constitue une erreur grammaticale ; les deux éléments ne sont pas interchangeables, ils correspondent à des situations différentes.

 

Et pourtant, les deux formes contiennent le verbe "être" conjugué à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif. La différence s’effectue donc bien au niveau du "c’" ou du "s’" où le "e" est élidé dans les deux cas. Il s’agit donc en fait de "ce" et de "se".

 

Construction :

Ainsi, dans la formule "c’est" (ce + est), "ce" est le sujet de "est". Etant un sujet à la troisième personne du singulier, le verbe "être" prend la forme "est". Notons que "ce" peut avoir une valeur plurielle. Ainsi, le verbe "être" peut prendre la forme plurielle "sont", s'il est suivi d'un nom pluriel. (Lire notre article : "C'est ... que..." : figure emphatique , cliquer sur le lien)

Exemple : C'est le jour de visite.
 

Dans la formule "s’est" (se + est), "se" n’est pas le sujet de "est". "se" est un pronom réfléchi ou fait partie du verbe qu’il accompagne (exemple : "se souvenir"). Ainsi, il y aura toujours un autre sujet au verbe que "se" puisque "se" ne peut pas l’être. Cherchez le sujet du verbe, et si vous pensez que c’est le "se", c’est qu’il ne s’écrit pas "se" mais "ce".

Exemple :  Marie s'est souvenue du jour de l'anniversaire de Pierre. ("Marie" et le sujet de "s'est souvenu", il s'agit d'ailleurs de la conjugaison du verbe "se souvenir")


 

 "ses" et "ces" sont des déterminants. "ses" est un adjectif possessif et "ces" un adjectif démonstratif.

"ses", comme tout adjectif possessif ("son, sa, leur, leurs, etc.) exprime un rapport de possession. Le nom commun qui le suit appartient à l’individu auquel "ses" se réfère. Pour identifier cette forme, il est possible de remplacer "ses" par une forme au singulier ‘"son" ou "sa" (à condition de changer l’objet possédé par une personne au singulier), ou au pluriel "leurs" (à condition de changer le possesseur par des possesseurs au pluriel). On peut également retrouver le possesseur et le présenter explicitement : "ses affaires" = "les affaires de xxxx"

Exemple : les crayons de cette trousse appartiennent à Paul. Ce sont ses crayons (les crayons de Paul).

On peut dire : c’est son crayon, ce sont leurs crayons, ou encore les crayons de Paul.

 

"ces" est un adjectif démonstratif. Il sert donc à désigner un objet. Il est toujours suivi d’un nom commun (il peut y avoir un adjectif qui s’intercale devant, tout comme pour l’adjectif possessif). Il a le sens de : "celui-ci", "celle-là". Il est possible de rajouter "-ci" après le nom : "ces affaires-ci".

 Exemple : Ces colis devront partir demain. (ce sont ces colis-là, ceux que l’on montre. On ne sait pas à qui ils appartiennent, ce sont juste ceux qui sont désignés).

 

 



 Et finalement, il existe aussi des formes qui se prononcent de la même façon, mais qui n’ont également absolument rien à voir avec le verbe être ou des déterminants ; il s’agit des formes "sais" et "sait". Ces deux formes proviennent toutes les deux du verbe "savoir" au présent de l’indicatif, respectivement à la première ou deuxième (je/tu) et à la troisième personne (il/elle/on) du singulier :

 

Je sais

Tu sais

Il/Elle/On sait

Nous savons

Vous savez

Ils/Elles savent

 

Ainsi, le sens de ces mots est très différent des autres. Il faut bien l’identifier, repérer le sujet pour l’accord et il vous sera facile de l’orthographier correctement. Si vous n’êtes pas certains, vous pouvez également changer le sujet et le remplacer par "nous" par exemple. Ainsi, "sais" ou "sait" prendra la forme "savons" (nous savons). Vous saurez qu’il s’agit bien du verbe "savoir".

 

 




 

 Exercice : complétez avec "c’est", "s’est", "ses", "ces", "sais" ou "sait"

 

- ___________ quand qu’il vient nous voir ?

 

- Il ____________ fait mal au genou.

 

- Leur enfant a des difficultés sérieuses à l’école, il ne __________ toujours pas lire à 9 ans !

 

- Il faut leur montrer ce que tu ___________ faire.

 

- N’oublie pas que ___________ Jacques le président du groupe et que toi t n’es qu’un employé.

 

- Ce qui est important ___________ qu’il ne soit rien arrivé de grave.

 

- Est-ce que Pierre a apporté ____________ chaussures de marche ? Il en aura besoin demain !

 

- _____________ -il souvenu de ce que je lui avais dit ?

 

- Que va-t-on faire de ____________ cartons vides ?

 

- Tu ne ____________ rien, alors ne dis rien.

 

- Jean ____________ disputé avec sa femme. Il croit que ________ elle qui a perdu les clés.

 

- ___________ ce qu’il a dit. ___________ tout ce que je ____________.

 

- Il n’a pas trouvé _______________ lunettes, il ne _____________ pas qui les lui a prises.

 

- Il ne ______________ pas nager, mais il a plongé dans la piscine et _____________ presque noyé. ____________ le maître-nageur qui l’a sauvé.









 Réponses à l'exercice :
c’est, s’est, sait, sais, c’est, c’est, ses, S’est, ces, sais, s’est, c’est, c’est, c’est, sais, ses, sait, sait, s’est, C’est.


 Lire aussi :
"C'est ... que..." : figure emphatique

ça, c'est / c'est : quelle différence? (mise en valeur)
Savoir - Connaître
Reconnaître la nature d'un mot

leur ou leurs, comment accorder?





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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 10:28

Les pronoms relatifs sont avant tout des pronoms, c'est-à-dire des mots qui en remplacent d’autres. Si le plus généralement les pronoms ont pour but de ne pas répéter un mot déjà évoqué, le pronom relatif a un but différent.

 

 Le pronom relatif existe en français avant tout pour répondre à une exigence de la langue française : le principe que chaque mot ne peut avoir qu’une et une seule fonction grammaticale ! En effet, le pronom relatif remplace un mot et sa forme change selon sa fonction.

 

Prenons un exemple : Je mange une pomme que j’ai prise sur la table.

Le pronom relatif est ici : « que ». Son antécédent, le mot qu’il remplace, est « une pomme ».

Si nous analysons les fonctions des différents mots, nous constatons d’abord que "pomme" est COD de "mange". Ensuite, si nous nous demandons : « j’ai pris sur la table "quoi" ? » nous répondons qu’il s’agit d’une pomme. Cependant, "une pomme" est le COD de "mange", il ne peut donc pas être le COD de "ai prise". C’est ici qu’intervient le pronom relatif. Il prend la place du groupe nominal "une pomme" dans la proposition subordonnée relative : "que j’ai prise sur la table". Il remplit ainsi, à sa place, la fonction de COD du verbe "ai prise".

 

Si nous séparons les deux propositions précédentes, nous obtenons en effet les phrases indépendantes :

Je mange une pomme. J’ai pris cette pomme sur la table. (Je l’ai prise sur la table : le pronom "l’" remplacerait ici "une pomme" dans le simple souci de ne pas répéter le mot).

 

 

 

 Quels mots peuvent être des pronoms relatifs ?

Les pronoms relatifs les plus fréquents sont :

qui

que

dont

lequel (et ses dérivés)

auquel

duquel

 

On peut trouver occasionnellement :

quiconque

quoi

 

 

 

 

    

 

 Utilisation des pronoms relatifs

 

qui : il a toujours une fonction de sujet.

exemple : Connais-tu la personne qui lui a dit bonjour ?

 

que : il a généralement une fonction de COD

exemple : Le livre que j’ai lu hier m’a passionné.

 

dont : il remplace un groupe introduit par "de". Il a ainsi les fonctions possibles de COI, complément du nom, complément d’adjectif.

exemple : Le site web dont je vous ai parlé est vraiment bien fait. (on dit : parler de quelque chose)

(pour la différence avec "duquel" (et ses dérivés), voir plus bas)

 

 : il a généralement une fonction de complément circonstanciel de lieu ou de temps.

exemples : La ville nous habitons n’est pas indiquée dans les guides touristiques.

Nous nous sommes rencontrés à l’époque j’étudiais à l’université.

 

 

 Attention !

Il n’est pas possible de trouver deux pronoms pour le même mot et la même fonction dans une même phrase !

Ainsi, il n’est pas possible de dire :

Je mange une pomme que je l’ai prise sur la table.* (ici, "que" et "l’" remplacent tous les deux "une pomme", cette répétition n’est pas autorisée en français).

 

Il existe un exemple célèbre de construction grammaticale  incorrecte avec cette erreur :

« c’est  toi que je t’aime » (les Inconnus). "que" et "t’" remplacent ici tous les deux "toi". Cette construction n’est pas correcte. Les Inconnus sont un groupe célèbre de comiques français qui caricaturent un peu tout. Cette phrase a pour but de se moquer de chansons françaises et de leur parole parfois un peu trop faciles, voire grammaticalement incorrectes.  Cette chanson/caricature est d’ailleurs elle-même devenue un tube.

 

 Notons également que la construction emphatique « c’est … que », dont nous parlons dans un autre article, utilise les pronoms relatifs pour mettre en valeur l’élément ainsi séparé du reste de la phrase. En effet, un élément est isolé de la phrase et introduit par "c’est" puis est remplacé par le pronom relatif correspondant à sa fonction. C’est la construction qu’utilisent les Inconnus dans l’exemple précédent. Rappelons que cette construction alourdit le style de la phrase.

 


 

 

les pronoms relatifs complexes

 

le pronom relatif "lequel" s'accorde avec son antécédent.

 

masculin singulier: lequel

féminin singulier : laquelle

masculin pluriel: lesquels

fémini pluriel: lesquelles

 

ce pronom relatif peut être précédé d'une préposition. Si la préposition est "à" ou "de", il suit la règle de transformation de "le" précédé des ces prépositions:

 

à + lequel

masculin singulier: auquel

féminin singulier : à laquelle

masculin pluriel: auxquels

fémini pluriel: auxquelles

 

de + lequel

masculin singulier: duquel

féminin singulier : de laquelle

masculin pluriel: desquels

fémini pluriel: desquelles

 

 

Utilisation

ces formes sont utilisées lorsque le pronom relatif remplace un mot précédé d'une préposition (avec, grâce à, par, pour...). La préposition est alors conservée avec le pronom relatif et l'on utilise "lequel" et ses dérivés.

exemples: C'est l'exemple gâce auquel j'ai tout compris. (j'ai tout compris grâce à cet exemple)

je connais des personnes avec lesquelles on ne s'ennuie vraiment jamais. (on ne s'ennuie vraiment jamais avec ces personnes).

 

 

Remarque

Lorsque le pronom relatif désigne une personne, "lequel" (et ses dérivés) peut être remplacé par "qui" (qui n'est alors pas sujet).

 

 

le pronom relatif "dont"

 

Comme nous l'avons dit, "dont" est le pronom relatif qui remplace les COI, complément du nom et complément de l'adjectif dans une proposition subordonnée relative. Dans tous ces cas, le nom qu'il remplace est précédé de la préposition "de".

 

Exemples: C'est la personne dont je t'ai parlé. (COI: j'ai parlé de cette personne)

J'ai rendez-vous avec la personne dont je connais le fils. (complément du nom: le fils de cette personne).

C'est toi dont il est fier. (complément de l'adjectif: il est fier de toi).

 

 

La question qui est parfois posée par les apprenants: pourquoi parfois utilise-t-on "dont" et parfois "duquel" (ou ses dérivés)?

Réponse: "duquel" et ses dérivés est utilisé à la place de "dont" dans les cas où le complément du nom que doit remplacer le pronom relatif est complément d'un nom lui-même précédé d'une préposition. Autrement dit, "dont" est utilisé comme pronom relatif pour remplacer un complément du nom, uniquement si ce nom est complément d'un nom sujet ou COD (dans ces deux cas, le nom principal n'est pas précédé d'une préposition).

Exemple (où on ne peut pas utiliser "dont"):

Cet artiste à l'exposition duquel j'ai envie d'aller est très populaire.  (La phrase complète de la subordonnée est: j'ai envie d'aller à l'exposition de cet artiste. Le mot que remplace le pronom relatif est complément du nom "l'exposition", précédé de la préposition "à"; on ne peut pas utiliser "dont").

 

 

Autre remarque

l'adjectif possessif (mon, ton, son, ma, ta sa, votre...) donne l'appartenance d'un élément à un autre. Il peut ainsi être remplacé par la structure "de quelqu'un".

exemple le livre de Pierre = son livre.

plus largement, "mon livre"= "le livre de moi" (mais ça ne se dit pas).

Autrement dit, il est possible de le remplacer par un pronom relatif (si on trouve deux phrases qui parlent du possesseur).

Exemple: C'est un livre célèbre. J'ai oublié son titre. (le titre du livre)

C'est un livre célèbre dont j'ai oublié le titre.

On peut ainsi utiliser "dont" pour marquer un possesseur, en contrepartie on ne peut pas garder l'adjectif possessif dans une phrase où il y a le pronom relatif "dont" (qui donne déjà l'information du possesseur. Ainsi, on ne peut pas dire: C'est un livre célèbre dont j'ai oublié son titre*. (ce n'est pas correct, cela revient à dire: j'ai oublié le titre du livre du livre (deux fois)).

 

 

le pronom relatif "où" et les compléments de lieu

Autre question possible des apprenants:

Quand doit-on utiliser "où" ou quand doit-on utiliserle relatif "lequel" précédé d'une préposition?

Réponse:

Il est en effet possible d'introduire des compléments circonstanciels de lieu par le pronom relatif "lequel" (ou ses dérivés) précédé d'une préposition.

En fait, cela est possible dans les cas où vous souhaitez garder la nuance apportée par la préposition qui introduit le complément circonstanciel de lieu. "où" n'apporte pas de nuance, il indique seulement le lieu. Une préposition telle que: dans, sur, en-dessous de, au dessus de..." prermet d'indiquer une nuance supplémentaire.

Exemple:

C'est la maison où j'ai grandi.

C'est la maison dans laquelle j'ai grandi.

La différence n'est pas énorme, Les deux phrases sont équivalentes.

 

Exemple:

C'est l'armoire où j'ai mis la valise.

C'est l'armoire sous laquelle j'ai mis la valise.

Ici, il y a une différence. La préposition "sous" permet de dire exactement où la valise a été mise.

 

 

 

exercice

Exercice : A partir des deux phrases suivantes, écrivez une seule phrase contenant un pronom relatif. Deux réponses à chaque fois.
Exemple:
Cet enfant est l'ami de ma fille. J'ai téléphoné au père de l'enfant.
1. L’enfant au père duquel j’ai téléphoné est l’ami de ma fille.
2. J'ai téléphoné au père de l'enfant qui est l'ami de ma fille.


Nous nous trouvons au centre d'une île. L'île n'est pas habitée.
1. __________________________________________________________
2. __________________________________________________________


Paul a écrit une lettre à Maria. Il propose à Maria d'aller au cinéma.
1. __________________________________________________________
2. __________________________________________________________


Sébastien veut assister à l'exposition de Claudine. Il attend l'invitation de Claudine.
1. __________________________________________________________
2. __________________________________________________________


Mathieu connait un groupe de rock. Il a acheté son nouveau CD.
1. __________________________________________________________
2. __________________________________________________________

 

La valise que j'ai mise sur l'armoire

 

réponses à l'exercice

Nous nous trouvons au centre d'une île. L'île n'est pas habitée.
Nous nous trouvons au centre d’une île qui n’est pas habitée.
L’île au centre de laquelle nous nous trouvons n’est pas habitée.

 

 

Paul a écrit une lettre à Maria. Il propose à Maria d'aller au cinéma.
Paul a écrit une lettre à Maria à qui (/laquelle) il propose d’aller au cinéma.
Paul propose à Maria, à qui (/laquelle) il a écrit une lettre, d’aller au cinéma.

 


Sébastien veut assister à l'exposition de Claudine. Il attend l'invitation de Claudine.
Sébastien veut assister à l’exposition de Claudine, dont il attend l’invitation.
Sébastien attend l’invitation de Claudine à l’exposition de laquelle il veut assister.

 


Mathieu connait un groupe de rock. Il a acheté son nouveau CD.
Mathieu connait le groupe de rock dont il a acheté le nouveau CD.
Mathieu a acheté le nouveau CD d’un groupe de rock qu’il connait.

 

 

 

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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 10:55


L'objectif de cet article est de donner une base de vocabulaire, de mots logiques pour exprimer la conséquence, et de préciser leur utilisation pour les apprenants de français. Vous trouverez ainsi les mots, l'explication sur leur utilisation et des phrases d'exemple qui aideront les apprenants à mieux cerner la possibilité et les contextes d'utilisation de chacun.
Nous vous invitons à regarder nos activités pour une utilisation en classe de ces mots. La conséquence pouvant être exprimée également par des verbes, vous pourrez également lire nos articles s'y rapportant (voir en bas de page). Bonne lecture!

Voici donc un ensemble de locutions, de conjonctions et d’adverbes qui vous serviront à exprimer des conséquences en français.

 

 

icon_arrow.gif Conjonctions de subordination : (on y trouve la conjonction de subordination : "que")

 

si bien que

de (telle) sorte que

de (telle) façon que

de (telle) manière que

c’est pour ça/cela que

à tel point que

au point que

si + adj/adv + que

tellement + adj/adv + que

un(e) tel(le) + nom + que

tant (de) + nom + que

tellement de + nom + que

de tel(le)s + nom + que

trop/ assez … pour que

Il suffit … pour que

Il faut … que

 

 

icon_arrow.gif Conjonctions de coordination :

 

donc

 

 

 

 

 

icon_arrow.gif Adverbes :

ainsi

alors

aussi

c’est pourquoi

dès lors

de là

en conséquence

par conséquent

comme ça

d’où

du coup

 

 

 

icon_arrow.gif Prépositions :

 

au point de + infinitif

trop … pour + infinitif

 

 


NB. Les expressions composées de plusieurs mots sont appelées des locutions.




 

icon_idea.gif Utilisation

 

 

icon_arrow.gif Conjonctions de subordination

 

si bien que : (+ indicatif) introduit une conséquence logique.

Exemple : Il a eu un accident si bien qu’il ne peut pas venir ce soir.

 

De (telle) sorte que / de (telle) manière que / de (telle) façon) que : (+ indicatif) introduit la conséquence d’un geste, d’une manière d’agir. (attention! ces conjonctions expriment le but si elles sont suivies du subjonctif).

Exemples : Tu as agi de telle sorte que nous ne pouvons plus te faire confiance.

(Utilisé pour qualifier une attitude générale et non pas particulière. On ne dira pas : tu as menti de telle sorte que nous ne pouvons plus te faire confiance*)

Tu as expliqué de telle manière que tout le monde a compris.

Ses parents l'aident de façon qu'elle n'a pas d'inquiétude financière.

 

c’est pour ça / cela que : introduit une conséquence découlant logiquement d’un ensemble de causes, comme une conclusion d’un raisonnement."C’est … que" permet par ailleurs d’insister et de mettre en valeur la cause en le séparant du reste de la phrase. C’est une figure emphatique.

Exemple : La neige est tombée toute la nuit et a bloqué les routes. C’est pour cela que demain il n’y aura pas d’école.

 

Au point que : annonce une conséquence extrême, il est utilisé dans des phrases où le vocabulaire peut déjà exprimer des faits d’une grande ampleur.

Exemple : Il a plu au point que la rivière a débordé.

 

Si … que, tant (de) … que, tellement … que, un tel … que : le fait principal annoncé entraine une grande intensité dans la conséquence.

Exemple : Il est si grand qu’il se cogne souvent au haut des portes. Il a tellement faim qu’il mangerait une vache entière. Il a tant d’argent qu’il pourrait acheter la lune.

 

Trop … pour que : le fait principal annoncé a un degré excessif dont découle la conséquence (pas forcément excessive, elle).

Exemple : Il fait trop chaud pour que nous puissions travailler.

Cette voiture est trop chère pour que nous puissions l’acheter.

 

Assez … pour que

Il suffit … pour que

Il faut … pour que : Le fait principal annoncé est suffisant pour entrainer la conséquence.

Exemple : Il est assez grand pour que tu lui parles de ce problème. (Le sujet des deux propositions doit nécessairement être différent, sinon on utilisera la construction avec les prépositions (sans le "que") et un verbe à l’infinitif)

Il faut beaucoup de temps pour qu’un animal s’habitue à quelqu’un.

 

 

 

icon_arrow.gif Conjonction de coordination

 

donc : cette conjonction de coordination introduit une conséquence obtenue par déduction logique, indéniable.

Exemple : Vous avez fait un long voyage, donc vous devez être fatigués. ("donc" peut aussi être placé après le verbe, on peut donc aussi dire : vous avez fait un long voyage, vous devez donc être fatigués.)

 

 

 

icon_arrow.gif Adverbes


Les adverbes peuvent introduire une conséquence dans une proposition indépendante. La cause et la conséquence peuvent  donc alors s’exprimer au travers de deux phrases différentes.

 

En conséquence : utilisé en langage administratif. Introduit une conséquence à caractère public.

Exemple : Vous avez commis un meurtre. En conséquence, vous êtes condamné  à trente ans de prison.

 

Par conséquent : introduit une conséquence dans un enchainement de faits ou d’idées.

Exemple : Tu n’as que 16 ans. Par conséquent, tu n’as pas le droit d’acheter d’alcool.

 

Dès lors : introduit une conséquence datée que l’on présente comme une exactitude.

Exemple : Il a vécu un accident d’avion. Dès lors, il n’a jamais pu remonter dans un avion.

 

de là/ d’où : introduit une conséquence insistant sur la temporalité, l’aspect successif de la cause et de la conséquence. Introduit un élément argumentatif découlant logiquement du ou des éléments précédents.

Exemple : Tu as de la boue sur tes chaussures et de la terre sous tes ongles. De là (d’où) je conclue que tu viens du jardin.

 

C’est pourquoi,  

Aussi : introduisent une conséquence logique.

Exemple : Il a un rendez-vous important demain matin. C’est pourquoi il doit se coucher tôt ce soir.

Le CO2 provoque un effet de serre important sur Terre, aussi nous devons faire attention à ne pas en produire trop.

 

Ainsi / alors : introduit une conclusion, la conséquence logique des faits ou des idées précédemment évoqués. Ces mots peuvent introduire la proposition ou être placés après le verbe.

Exemple : J’étais à une fête chez des amis hier soir, alors je n’ai pas pu commettre ce meurtre.

Il parle avec un microphone, ainsi même les élèves du fond de l’amphithéâtre  peuvent l’entendre.

 

comme ça : introduit une conséquence négative ou contraignante pour la personne concernée. Son utilisation est plutôt orale.

Exemple : L’année prochaine tu entreras en pension, comme ça tu seras obligé de travailler.

 

du coup : introduit une conséquence découlant d’une cause inattendue, présentée comme une alternative.

Exemple : Il a décidé de ne pas venir, du coup nous pouvons inviter une autre personne.

 

 

icon_arrow.gif Prépositions


assez/trop … pour + infinitif : idem que "pour que"

Au point de + infinitif : idem que "au point que"

Dans ces deux constructions, le sujet implicite du verbe à l’infinitif doit être celui du verbe de la principale.

Exemple : Cette voiture est trop chère pour que nous puissions l’acheter.

Il est motivé au point de travailler jour et nuit sur le projet.

 

 

 2536604194_4bb9f7e1fe.jpg

 


 

icon_eek.gif Exercices



Exercice 1Reliez ces phrases avec une conjonction de subordination, où la subordonnée exprime la conséquence

 

- Il pleut. Nous ne pouvons pas sortir.

- Je suis malade. Je ne peux pas aller à l’école.

- C’est l’anniversaire de ma mère. Je dois acheter un cadeau.

- J’avais beaucoup de travail hier soir. Je me suis couché tard.

- Mon ordinateur est tombé en panne. Je l’ai apporté au réparateur.

- Il n’y a plus de pain à la maison. Tu vas aller à la boulangerie.

- L’eau du bain était chaude. Je me suis brûlé en mettant la main dedans.

- Tu passes ton baccalauréat. On t’achète une voiture.

 

 

Exercice 2 : Introduisez une conjonction de coordination entre deux de ces phrases pour exprimer explicitement une conséquence

 

- Il faut vraiment que nous nous rencontrions. Tu ne peux pas venir me voir. J’irai chez toi ce soir.

 

Exercice 3 : A l’aide d’un adverbe, exprimez une idée de conséquence avec les propositions suivantes

 

- Nous devons acheter une nouvelle voiture. Nous n’avons plus d’argent pour partir en vacances cette année.

- Il a provoqué le meurtrier. Son destin était scellé.

- Tu as eu de mauvaises notes, tu es insolent avec les professeurs, tu refuses de nous obéir, tu n’iras pas au cinéma avec tes amis ce soir.

- Le film était nul. Je me suis endormi.

 

Exercice 4 : Transformez ces phrases en introduisant une préposition qui exprime la conséquence

 

- Tu as laissé trop longtemps le poulet dans le four. Le poulet est totalement brûlé.

- Il fait trop beau aujourd’hui. Nous ne pouvons pas rester à la maison.



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icon_idea.gif Lire aussi :
Exprimer la cause : Conjonctions, Adverbes et Prépositions

Exprimer l'opposition ou la concession: conjonctions, adverbes, prépositions
Exprimer l'hypothèse : Conjonctions et Prépositions
les verbes de conséquence
le verbe rendre et la conséquence
Activité : exprimer la conséquence
argumentation absurde
"C'est ... que..." : figure emphatique



 


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 15:31

Le pluriel d’un nom construit à partir de deux mots ou plus suit des règles précises. Qu’ils soient reliés par un trait d’union ou pas, ces deux mots ne s’accorderont qu’à certaines conditions.

 

 La règle de base stipule que seuls les noms et les adjectifs peuvent s’accorder. Ainsi, dans un nom composé au pluriel, seuls les noms et les adjectifs prendront la marque d pluriel (un "s" ou un "x" selon le cas). Les verbes, adverbes et autres natures ne pourront s’accorder.

 

 Attention, il est essentiel de distinguer les natures ! Certains verbes peuvent ressembler à des noms.

Exemple : des portes-fenêtres ("porte" est l’objet).

Des porte-objets ("porte" est ici le verbe qui désigne l’action de porter)

 

 La règle se complique toutefois car dans de nombreux cas, l’accord se fait selon le sens des mots. Ainsi, il est possible qu’un des noms soit nécessairement au singulier ou au pluriel.

Exemple : un porte-avions (le bateau doit normalement être capable de porter plus d’un avion, avions est donc au pluriel, même au singulier).

Des porte-monnaie (ici, le sens indique que l’objet porte la monnaie, au singulier).

Des chasse-neige (l’objet chasse la neige, au singulier)

Etc.

Faites donc bien attention au sens !

 

 Enfin, les mots abrégés en –o sont invariables.

Exemple : des Anglo-saxons

 

 

 Attention ! il existe cependant une autre orthographe possible!!!

En effet, depuis la réforme de l'orthographe en 1990, certains aménagements ont été apportés.

Ainsi la nouvelle règle autorise, lorsque le premier élément est un verbe ou une préposition et le second élément est un nom non précédé d'un article (dans "trompe-l'oeil" le nom est précédé de l'article), à ce que le second élément (le nom) porte TOUJOURS un "s" au pluriel, et JAMAIS de "s" au singulier.

exemple

"un porte-avion", "des chasse-neiges"

 

Ainsi, cette réforme apporte de la régularité dans l'orthographe, et ainsi deux orthographes sont possibles.

 


 Exercices
(avec la première règle)

Exercice 1 : Mettre au pluriel :

- Un porte-monnaie : _________________           un chasse-neige : ______________________

- Un timbre-poste : ___________________            une pause-café :_______________________

- un coffre-fort : ______________________             un beau-frère : ________________________

- une arrière-boutique : ________________              le savoir-vivre : _______________________

- un pince-sans-rire : __________________             un laissez-passer : ___________________

- Un micro-onde : _____________________            un anglo-américain : __________________

 

Exercice 2 : Justifier l’orthographe puis mettre au singulier

- Des porte-avions : __________________          Des sèche-cheveux : ___________________

- Des choux-fleurs : __________________            Des plates-bandes : ___________________

- Des grands-mères : _________________            Des va-et-vient : ______________________

 


il porte toujours des avions (pluriel)




Réponses aux exercices
 (avec la règle traditionnelle)
exercice 1 : des porte-monnaie, des timbres-poste, des coffres-forts, des arrière-boutiques, des pince-sans-rire, des micro-ondes, des chasse-neige, des pauses-café, des beaux-frères, des savoir-vivre, des laissez-passer, des anglo-américains.

Exercice 2 : un porte-avions, un chou-fleur, une grand-mère, un sèche-cheveux, une plate-bande, un va-et-vient.



 Lire aussi :
Reconnaître la nature d'un mot
Le pluriel de "chacun"
Le pluriel des adjectifs de couleur
accorder : nom, verbe ou adjectif?
l'origine latine du "s" sur certains mots au singulier




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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 13:16

Le conditionnel présent est une forme qui ressemble au futur et à l’imparfait. Il est en effet construit comme le futur avec un radical sur la base de l’infinitif, mais il a les terminaisons de l’imparfait.

 

         Forme des verbes :

-       L’imparfait se construit sur le radical de la première personne du pluriel du présent de l’indicatif auquel on ajoute les terminaisons : ais, ais, ait, ions, iez, aient.

Nous aim-ons (présent) ® imparfait : j’aimais, tu aimais, il aimait, nous aimions, vous aimiez, ils aimaient.

 

-       Le futur se construit avec comme radical l’infinitif du verbe, auquel on ajoute les terminaisons : ai, as, a, ons, ez, ont.

Futur : j’aimerai, tu aimeras, il aimera, nous aimerons, vous aimerez, ils aimeront.

 

-       Le conditionnel présent se construit avec comme radical l’infinitif du verbe (comme au futur) et les terminaisons de l’imparfait : ais, ais, ait, ions, iez, aient.

Conditionnel : j’aimerais, tu aimerais, il aimerait, nous aimerions, vous aimeriez, ils aimeraient.

 

        Utilisation des verbes (valeur)

-       L’imparfait exprime une action qui dure dans le passé, ou qui est souvent répétée. Il est notamment utilisé pour élaborer des descriptions dans le passé.

 

-       Le futur est utilisé pour exprimer le futur.

 

-       Le conditionnel est utilisé pour exprimer une hypothèse, une incertitude, ou pour atténuer certaines formes (pour être poli par exemple).

 

         L’utilisation avec "si" (hypothèse) + concordance des temps.

Dans certaines situations, le conditionnel est imposé par le principe de concordance des temps. On le retrouve notamment dans la construction avec "si" en proposition subordonnée. 

Exemple : si tu travaillais, tu obtiendrais de bons résultats.

Si le verbe de la subordonnée exprimant une hypothèse et introduite par "si" est à l’imparfait, le verbe de la principale devra nécessairement être au conditionnel présent.

 

         Conditionnel ou futur ?

Dans certaine situations,  il est difficile de déterminer si le verbe est au futur ou au conditionnel. C’est notamment le cas à la première personne du singulier. En effet, à cette forme, le conditionnel et le futur se prononcent de la même façon.

Exemple : futur : j’aimerai, conditionnel : j’aimerais. La seule différence se trouve à l’écrit, la prononciation est la même.

Pour déterminer la différence, il faut établir si l’action est future, ou hypothétique.

Pour un francophone natif, il est également possible de changer de personne pour déterminer laquelle est correcte. Exemple : futur : tu aimeras, conditionnel : tu aimerais.

 

 Exercices :

Exercice 1 : Ecrire le verbe "travailler" au futur de l’indicatif, à l’imparfait de l’indicatif et au présent du conditionnel.

 

            Futur                                                  imparfait                                                 conditionnel

Je      _____________                   je            ____________                        je            ____________

Tu     _____________                  tu            ____________                          tu            ______________

Il       ____________                     elle         ______________                      on           ____________

Nous_____________                    nous       ______________                    nous       _____________

Vous _____________                    vous       ______________                     vous       _____________

Elles _____________                    ils            _____________                      elles       _____________

 

 

Exercice 2 : Dites si les verbes soulignés sont à l’imparfait de l’indicatif, au futur de l’indicatif  ou au présent du conditionnel :

 

-       Nous marchions depuis trois heures lorsque nous l’aperçûmes.          _________________________

-       Je viendrai te voir demain.                                                                             _________________________

-       Je voudrais vous poser une question.                                                         _________________________

-       J’arrivais toujours avant lui à la maison.                                                     _________________________

-       Nous voulions te voir travailler.                                                                     __________________________

-       Tu aimerais travailler pour moi ?                                                              __________________________

 

-       S’il venait, nous pourrions lui demander directement.   _____________           ____________

-       Je dormirai bien quand je connaitrai la nouvelle.      _____________                 __________

-       Il aimait tellement travailler qu’il en oubliait de manger.   _____________         ____________

-       Je viendrais bien, si je le pouvais                  _____________                 ____________

-       Il n’y aura jamais plus la petite maison que tu aimais tant.  _____________     ____________

-       Il faudrait un marteau. Nous l’utiliserions pour briser ce bloc. _____________  ____________

 

 

Exercice 3 : Complétez avec les verbes et les temps indiqués entre parenthèses :

 

-       Je ________________ (vouloir au conditionnel) un ipod pour mon anniversaire.

-       Quand je _____________ (être au futur) riche, j’ _____________ (acheter au futur) une villa sur la côte d’Azur.

-       Si j’ _____________ (avoir à l’imparfait) une voiture, je _______________ (pouvoir au conditionnel) aller te voir plus souvent.

-       Nous ______________ (souhaiter au conditionnel) partir en vacances en Bretagne cette année.

-       Vous ______________ (marcher à l’imparfait) le long de la route et vous _______________ (parler à l’imparfait) des élections aux Etats-Unis.

-       Je _______________ (courir au conditionnel) bien, mais j’ai une pointe de côté.

-       Si elle __________________ (jeter à l’imparfait) ce vieux pull, tu lui en _________________ (acheter au conditionnel) un nouveau ?

-       Je ___________________ (venir au futur) te voir demain.

-       Je ___________________ (prendre au conditionnel) bien un café. Et toi, tu _______________ (boire au futur) quoi ?

-       Ils ___________________ (aller au conditionnel) passer les vacances à la montagne, ai-je entendu dire.

 




si j'étais riche


 

Réponses exercice 2 :

Imparfait, futur, conditionnel, imparfait, imparfait, conditionnel, imparfait, conditionnel, futur, futur, imparfait, imparfait, conditionnel, imparfait, futur, imparfait, conditionnel, conditionnel.

 

Réponses exercice 3 :

Voudrais, serai, achèterai, avais, pourrais, souhaiterions, marchiez, parliez, courrais, jetait, achèterais, viendrai, prendrais, boiras, iraient.

 Lire aussi :
accorder : nom, verbe ou adjectif?
verbe transitif ou intransitif?
Le plus-que-parfait
le verbe rendre et la conséquence
construction de mots

 


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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 13:43

Les constructions "c’est + nom + que" ou "c’est + nom + qui", etc. permettent d’insister sur le nom ainsi séparé du reste de la phrase. Il s’agit d’une procédure emphatique. Nous trouvons le verbe "être", un nom et un pronom relatif qui peut être qui ou que, mais aussi dont, , lequel (et ses dérivés), etc.

Ainsi, le mot mis en emphase se trouve dans la proposition principale : c’est …, et le reste de la phrase, qui contient d’ailleurs l’essentiel du sens,  est une seconde proposition : une proposition subordonnée relative.

 

 Remarquons que le nom ainsi mis en valeur est toujours attribut du sujet "ce" ! Il n’a donc pas de fonction dans la proposition relative. Rappelons en effet qu’en français, un même mot ne peut pas avoir deux fonctions différentes.

 

 Le nom ainsi mis en valeur peut être le sujet logique de la phrase dont il est question. Dans ce cas-là, le pronom relatif utilisé sera "qui".

Exemple : C’est le chien qui t’a mordu. "Le chien" est le sujet logique de "a mordu". Mais le sujet grammatical est le pronom relatif "qui" ! (dont l’antécédent est "le chien")

 

 Le nom mis en valeur peut être le COD logique de la phrase dont il est question. Dans ce cas-là, le pronom relatif utilisé sera "que".

Exemple : C’est l’os que le chien a mangé. "L’os" est le COD logique de "a mangé". Néanmoins, le COD grammatical de ce verbe est le pronom relatif "que" (dont l’antécédent est "l’os").

 

Ainsi, selon la fonction qu’aurait le nom mis en valeur dans la proposition subordonnée relative, le pronom relatif qui le remplace change. (Nous vous invitons à regarder notre article sur les pronoms relatifs).

 

 

 Cette structure est extrêmement utilisée en français, par les Français, autant à l’écrit qu’à l’oral d’ailleurs. Et cela, beaucoup trop souvent. En effet, cet effet de style alourdit la phrase et est rarement nécessaire. Il vient cependant assez facilement dans la bouche ou sous la plume. Il est donc fortement conseillé d’envisager en priorité la phrase sans cette figure, et de la remplacer systématiquement par une phrase simple quand cela est possible (c'est-à-dire à peu près toujours). Votre style s’en trouvera nettement allégé et plus agréable.

 

Exemple : Plutôt que : « c’est le chien qui t’a mordu », on peut dire : « ce chien t’a mordu ». La seule différence est que dans la première, on insiste sur le chien. Le sens est sinon exactement le même. La seconde phrase est simplement plus légère. (on peut ajouter un adjectif démonstratif pour redonner le sens de désignation présent dans l’emphase).

 

Plutôt que : « c’est l’os que le chien a mangé », on peut dire : « le chien a mangé cet os ».

 

 

 Exercice : simplifiez les phrases suivantes :

 

- C’est le jour où tu vas fêter ton anniversaire.

__________________________________________________________________________________

 

- C’est dimanche qu’ils arrivent.

__________________________________________________________________________________

 

- C’est le voisin auquel nous avons parlé.

__________________________________________________________________________________

 

- C’est la voiture dont Pierre rêve.

__________________________________________________________________________________

 

- C’est le pompier qui t’a sauvé.

__________________________________________________________________________________

 

 

 

 Réponses :

Tu vas fêter ton anniversaire ce jour-là.

Ils arrivent dimanche.

Nous avons parlé à ce voisin.

Pierre rêve de cette voiture.Ce pompier t’a sauvé.

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 16:57

Attention à votre français !

 Les paronymes sont des mots totalement différents mais qui se ressemblent beaucoup. Ils sont parfois si proches, et si compliqués, qu'il ne serait pas difficile de les confondre.


 Les homophones sont des mots qui se prononcent de la même façon mais qui s'écrivent différemment. Là aussi, gare aux confusions.

- Ainsi, abjurer et adjurer, conservation et conversation, pomme et paume (la prononciation du /o/ et du /au/ sont différentes).

- ver, vers, vair et verre sont des homophones. Ils se prononcent exactement de la même façon.


 La différence entre homophones et paronymes concerne donc la différence de prononciation que l'on trouve entre paronymes et non entre homophones.




 Exercice : Les énoncés suivants sont-ils corrects? Identifiez l'éventuelle erreur puis corrigez si nécessaire.

A-    Un serpent vénéneux
______________________________________________________________________________________
 

B-    Nous nous trouvons dans une mauvaise conjecture économique.
______________________________________________________________________________________

C-    Je vous abjure de quitter le pays
______________________________________________________________________________________

D-    C’est un personnage imminent !
______________________________________________________________________________________

E-    Les prémisses de la vie
______________________________________________________________________________________

F-    Ressentir un gène à respirer
______________________________________________________________________________________

G-    Le maure du cheval
______________________________________________________________________________________

H-    Le mare du café         
______________________________________________________________________________________

I-
    J’aime manger des petits poids.
______________________________________________________________________________________

J- Le président va faire une allocation télévisée.

___________________________________________________________________________ 

 

 





 Réponses de l'exercice :

A- paronymes : un serpent venimeux (on dit "vénéneux" pour un champignon par exemple)
B-  paronymes : une conjoncture économique. Une "conjecture" est une hypothèse.
C- paronymes : abjure. "abjurer" est un terme religieux qui signifie abandonner officiellement et définitivement quelque chose.
D- paronymes : éminent. "imminent" désigne quelque chose qui va se produire tout de suite.
E- homophones : prémices. les "prémisses" sont des les premières données d'un raisonnement.
F- homophones : une gêne. Un "gène" désigne du matériel génétique (dans les chromosomes).
G- paronymes : mors. "maure" désigne les habitants d'une ancienne région d'Afrique du nord. (le son /o/ est plus fermé dans "maure".
H- homophones : le marc du café (attention à l'orthographe!). Une "mare" désigne un petit point d'eau. ("marre" s'utilise dans l'expression : "j'en ai marre")
I- homophones : "pois" bien sûr. Le "poids" désigne la force exercée sur un corps par la pesanteur.
J- paronymes : une "allocation" est une somme d'argent versée (un apport financier, une subvention, etc.). Une "allocution" est un discours d'une personne publique.


 Lire aussi :
Un mot épicène
l'origine latine du "s" sur certains mots au singulier
Le pluriel des adjectifs de couleur



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